PYTHAGORE


Qui n’a jamais entendu parler du fameux théorème de Pythagore ? Cette formule mathématique, a² + b² = c², est gravée dans la mémoire de millions d’écoliers à travers le monde. Mais derrière cette formule se cache l’histoire fascinante d’un homme extraordinaire qui a traversé le monde antique en quête de sagesse.

Né vers 580 avant J.-C. sur l’île de Samos, en Grèce antique, le jeune Pythagore grandit dans un contexte privilégié. Fils d’un riche marchand nommé Mnésarque, il reçoit une éducation raffinée qui éveille très tôt sa curiosité pour les mystères du monde. Sa quête de connaissances le pousse à entreprendre un extraordinaire voyage initiatique qui durera plusieurs décennies.

C’est en Égypte que commence véritablement son apprentissage des mathématiques. Pendant près de 22 ans, il étudie auprès des prêtres égyptiens, s’imprégnant de leurs connaissances en géométrie, développées pour l’arpentage des terres après les crues du Nil. La légende raconte même qu’il aurait été initié aux secrets des temples d’Héliopolis, de Memphis et de Thèbes.

Son voyage le mène ensuite à Babylone, où il découvre l’arithmétique sophistiquée des Mésopotamiens. C’est probablement là qu’il entre en contact avec le système sexagésimal (base 60) qui influence encore notre mesure du temps et des angles. Ces années de voyage forgent sa vision unique des mathématiques comme langage universel capable de décrire l’harmonie du cosmos.

De retour en Grèce, Pythagore s’installe à Crotone, dans le sud de l’Italie, où il fonde son école vers 530 avant J.-C. Cette école n’est pas qu’un simple lieu d’enseignement : c’est une véritable communauté philosophique et religieuse, où hommes et femmes étudient ensemble les mathématiques, la musique, l’astronomie et la philosophie. Les « Pythagoriciens », comme on les appelle, vivent selon des règles strictes et partagent une conviction profonde : « Tout est nombre. »

Dans cette école unique en son genre, Pythagore développe des théories révolutionnaires. Il établit les liens entre les mathématiques et la musique en découvrant les rapports numériques qui régissent les intervalles musicaux. Son célèbre théorème, bien que probablement connu des Babyloniens, trouve sous sa direction une première démonstration rigoureuse qui marque la naissance des mathématiques comme science déductive.

Embarquez avec nous pour un voyage captivant à travers la vie de cet homme fascinant qui a su marier science et spiritualité, raison et mystique, pour créer une vision du monde dont l’influence se fait encore sentir aujourd’hui, plus de 2500 ans après sa disparition. Dans les articles qui suivront, nous explorerons en détail ses découvertes, sa philosophie, et l’héritage durable qu’il nous a laissé.

La première école de PYTHAGORE


Qui n’a jamais entendu parler du fameux théorème de Pythagore ? Cette formule mathématique, a² + b² = c², est gravée dans la mémoire de millions d’écoliers à travers le monde. Mais au-delà de cette formule se cache l’histoire fascinante d’une école révolutionnaire qui a transformé l’histoire de la pensée occidentale.

Après ses nombreux voyages à travers le monde antique, Pythagore fonde son école à Crotone, dans le sud de l’Italie, vers 530 avant J.-C. Mais celle-ci est bien plus qu’un simple lieu d’enseignement : c’est une véritable communauté de vie, une fraternité philosophique et spirituelle unique en son genre.

Le quotidien à l’école pythagoricienne suit un rythme précis et ritualisé. La journée commence à l’aube par une promenade solitaire, permettant aux disciples de clarifier leur esprit et de se préparer aux enseignements. Suit un moment de méditation et d’examen de conscience, pratique que Pythagore considère essentielle pour le développement personnel. Chaque élève se pose alors trois questions fondamentales : « Qu’ai-je fait ? Qu’ai-je omis de faire ? Quels sont mes devoirs ? »

L’école est organisée selon une hiérarchie stricte avec deux cercles distincts d’étudiants. Les « acousmaticiens » (du grec « akousmatikoi », ceux qui écoutent) forment le cercle extérieur. Pendant cinq ans, ils sont tenus au silence strict, écoutant les enseignements derrière un voile sans jamais voir leur maître. Cette période de silence est considérée comme cruciale pour développer la capacité d’écoute et la discipline intérieure.

Seuls les plus persévérants accèdent au cercle intérieur des « mathématiciens » (mathematikoi). Ces initiés reçoivent l’enseignement complet de Pythagore, incluant les mathématiques avancées, la théorie musicale, l’astronomie et la philosophie ésotérique. Fait remarquable pour l’époque, l’école accepte des femmes parmi ses disciples, la plus célèbre étant Théano, qui deviendra l’épouse de Pythagore et continuera son enseignement après sa mort.

La vie communautaire est régie par des règles strictes. Les repas sont pris en commun et suivent un régime végétarien strict, Pythagore croyant en la métempsycose (la transmigration des âmes). Les membres partagent leurs biens en commun et portent des vêtements blancs simples. Certains aliments sont interdits, comme les fèves, pour des raisons à la fois diététiques et symboliques.

L’enseignement lui-même est multidimensionnel. Les mathématiques ne sont pas étudiées comme une discipline isolée, mais comme une clé pour comprendre l’harmonie universelle. Chaque découverte mathématique est mise en relation avec la musique, l’astronomie et la philosophie. Les élèves apprennent que les nombres ne sont pas de simples outils de calcul, mais les principes fondamentaux qui gouvernent l’univers.

La journée se termine comme elle a commencé, par un moment de réflexion collective où les disciples partagent leurs découvertes et leurs questionnements. Cette pratique du dialogue philosophique influencera profondément la tradition académique occidentale.

L’école pythagoricienne n’est donc pas qu’un lieu d’apprentissage : c’est un véritable laboratoire de transformation personnelle où science et spiritualité, rigueur intellectuelle et quête mystique se conjuguent harmonieusement. Son influence sera si profonde qu’elle inspirera des penseurs pendant des siècles, de Platon aux néoplatoniciens, et au-delà.

Dans les articles qui suivront, nous explorerons plus en détail les enseignements spécifiques de cette école extraordinaire, ses découvertes mathématiques et musicales, et comment ses principes continuent d’influencer la pensée moderne.

 révolutionnaire. Pythagore, contrairement à ses contemporains, est convaincu que les femmes possèdent les mêmes capacités intellectuelles que les hommes et méritent le même accès à l’éducation.

Théano de Crotone incarne parfaitement cette vision novatrice. D’abord élève brillante de l’école, elle devient l’épouse de Pythagore et une figure intellectuelle majeure de la communauté. Elle n’est pas simplement « la femme de Pythagore » mais une philosophe et mathématicienne accomplie, auteure de plusieurs traités sur les mathématiques, la physique et la médecine. On lui attribue notamment des écrits sur la théorie des nombres, le principe du nombre d’or, et même un traité sur la « proportion divine ».

L’école compte de nombreuses autres femmes éminentes. Myia, la fille de Pythagore et Théano, devient une philosophe reconnue, spécialisée dans l’éducation des enfants et l’harmonie familiale. Deinô, Arignôtê et Damo, d’autres pythagoriciennes, contribuent significativement aux mathématiques et à la philosophie. La tradition rapporte que Pythagore confie à sa fille Damo la garde de ses manuscrits secrets, lui faisant plus confiance qu’à quiconque pour préserver et transmettre son enseignement.

La vie quotidienne des femmes dans l’école reflète cette égalité intellectuelle. Elles suivent le même cursus que les hommes, participent aux mêmes discussions philosophiques et sont soumises aux mêmes règles strictes :

  • Elles traversent la période de silence de cinq ans comme les acousmaticiens masculins
  • Elles ont accès aux enseignements mathématiques et philosophiques les plus avancés
  • Elles participent aux repas communautaires et aux débats
  • Elles peuvent atteindre les plus hauts niveaux d’initiation

Les écrits attribués aux femmes pythagoriciennes témoignent de leur sophistication intellectuelle. Leurs travaux couvrent un large éventail de sujets :

  • Théorie des nombres et géométrie
  • Cosmologie et harmonie universelle
  • Éthique et philosophie pratique
  • Médecine et sciences naturelles
  • Éducation et développement personnel

Après la mort de Pythagore, ces femmes jouent un rôle crucial dans la préservation et la transmission de son enseignement. Théano et ses filles maintiennent l’école en activité et contribuent à répandre la philosophie pythagoricienne à travers le monde grec.

Cette inclusion remarquable des femmes dans la vie intellectuelle aura une influence durable. Elle inspire d’autres écoles philosophiques et crée un précédent important dans l’histoire de l’éducation. Les pythagoriciennes démontrent que l’intelligence et la capacité philosophique ne connaissent pas de genre, ouvrant ainsi la voie à d’autres femmes philosophes dans l’Antiquité.

Dans les articles qui suivront, nous explorerons plus en détail les contributions spécifiques de ces femmes remarquables aux mathématiques, à la philosophie et à la science pythagoricienne, montrant comment leur héritage continue d’inspirer les générations suivantes.

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